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Léa Camerano

Témoignage de Romaric, Bénévole à La Main Tendue

Dernière mise à jour : 18 sept. 2021


Peux-tu te présenter de la manière dont tu le souhaites ?


Je suis Romaric, on vient marauder dans le cadre des scouts, moi je suis chef, j’ai mes jeunes avec moi. Et nous sommes venus pour marauder et distribuer des repas aux gens.



Pour quelle raison as-tu choisi de marauder ?


Alors ce n’est pas moi qui aie choisi de marauder, c’est mes jeunes. Dans le cadre du scoutisme, ils doivent suivre « un cap d’année » ça s’appelle, et comme cap d’année ils ont choisi la solidarité. Donc, moi, étant jeune, j’ai fait des maraudes, et quand ils m’ont demandé de faire un cap d’année sur la solidarité, j’ai contacté La Main Tendue pour venir marauder avec eux. Ma toute première maraude c’était dans le cadre du scoutisme. Et j’avais fait ça parce qu’on avait tous choisi effectivement un cap d’année solidarité. J’avais envie de participer à cette bonne action de distribuer des repas aux gens qui sont dans le besoin, et je trouvais ça important de le faire.



Comment s’est passée ta première maraude ? Est-ce qu’avant cette première maraude tu avais des peurs ou des attentes ?


J’y suis allé un peu au feeling, j’avais pas vraiment d’attente. Je me demandais juste s’il y allait avoir beaucoup de monde ou pas La première maraude que j’ai fait était fixe, c’était eux qui venaient à nous. Et, c’est vrai que j’étais un peu impressionné par le nombre de personnes qui sont dans le besoin.



Qu’est-ce que t’avais envie d’apporter aux gens ?


Bah, je pense que j’avais plus envie d’apporter du soutien moral, au final, plus que de la nourriture. Parce qu’on sait que des maraudes, il y en a quand même pas mal, donc… sur le fait qu’ils soient nourris, j’ai aucun doute là-dessus, mais, c’est surtout le lien social en fait. Tu viens, tu parles avec eux, et, ils se sentent pas oubliés quoi.



Quels sont les préjugés que tu pouvais avoir avant et que tu as déconstruit en allant au contact des personnes en situation de précarité ?


Bah euh, je pensais qu’en général ils étaient quand même de base mal parti, qu’ils avaient une mauvaise situation dès le début, et je me rends compte qu’au final ça peut arriver à tout le monde, parce que quand je parle avec certains, ils avaient une très bonne situation avant d’être à la rue et je me rends compte qu’on peut tous s’y retrouver, en fait assez facilement…



Est-ce que tu as l’impression que les maraudes et ces rencontres t’ont apporté quelque chose sur le plan personnel ?


Je pense que ça m’a plus ouvert aux autres. Je pense que j’avais l’esprit un peu plus fermé, et là, le fait de venir discuter avec des gens qu’on connaît pas, qui sont dans le besoin, ils s’ouvrent assez facilement à toi, t’apprends à les connaître, et ça n’a rien à voir d’apprendre à connaître un bénéficiaire qu’un collègue de classe.



Est-ce que tu penses que marauder peut avoir un vrai impact dans la vie des bénéficiaires ?


Sans aucun doute. Ça a un impact énorme sur leur vie, parce que tu viens, tu parles avec eux, tu leur fais comprendre que c’est pas que des gens dans la rue, que tu passes à côté et que même pas tu les regarde et qu’à la fin ça devient naturel d’en voir dans la rue… Vu que tu parles avec eux ils se sentent appréciés et en plus ils savent qu’on vient tous les jours. Maintenant, quand je croise les gens dans la rue, je les connais, je peux leur parler de leur vie, leur demander comment s’est passée leur semaine, s’ils ont des rendez-vous, des trucs comme ça… mais je sais que pour eux, ça a un très grand impact.


Est-ce qu’il y a une anecdote ou une personne qui t’as marquée ?


Le truc qui m’a le plus marqué, c’est pas dans le bon sens… C’est quand il y a eu une bagarre à un des secteur. Je me suis rendu compte que ça pouvait très vite dégénérer entre eux, après, je peux comprendre qu’il y a de la tension, parce que voilà, ils sont à la rue, et c’est pas facile pour tout le monde, mais je trouve qu’ils devraient plus s’entraider qu’autre chose… plutôt que d’aller se battre avec des tessons de bouteille…

Après, ce qui m’a marqué de manière positive, c’est aussi qu’il y en a plusieurs qui se donnent à fond, qui ont de la volonté, qui font le taff pour essayer de s’en sortir.



Qu’est-ce que tu dirais à ceux qui ont peur de se lancer et d’aller parler aux gens dans la rue ?


Bah là pour le coup, il y a aucune raison d’avoir peur. Avec une asso, il y aucune raison, parce qu’ils savent très bien quelle association passe, où et quand, et justement ils les attendent, donc là tu peux venir et discuter avec eux sans problème. Après, si vous prenez l’initiative de votre propre chef, il y a aucune raison d’avoir peur, mais il faut faire ça dans les règles. Parce que, vous pouvez vous dire, « voilà, il a une tente au milieu de la rue », mais en fait, cette tente, c’est toute sa vie, c’est sa maison. Et je pense que vous, vous le prendriez vraiment mal si quelqu’un rentre dans votre maison et commence à vous parler. Donc allez-y doucement, restez à quelques mètres, et si après il commence à discuter avec vous, là vous pouvez venir. Si jamais il est dans sa tente au sol, essayez de vous accroupir, pour se mettre à son niveau. C’est toujours plus humain de se mettre au même niveau que son interlocuteur. Et si vous respectez ça, il y a aucun problème.






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